Une rentrée académique 2021/2022 sous le signe de l'assurance qualité de l'enseignement supérieur

La rentrée académique 2021/2022 est placée entièrement sous le signe de l'assurance qualité de l'enseignement supérieur au Luxembourg. Ainsi, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Claude Meisch, a présenté lors d'une conférence de presse les principales conclusions de la dernière évaluation externe de l'Université du Luxembourg ainsi que les grands projets de l'agenda politique des prochains mois.

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Claude Meisch, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

En date du 14 octobre 2021, dans le cadre de la traditionnelle conférence de presse à l'occasion de la rentrée académique, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Claude Meisch, a présenté les principales recommandations issues de la quatrième évaluation externe de l'Université du Luxembourg. En effet, conformément à la loi ayant pour objet son organisation, l'Université du Luxembourg, créée en 2003, est soumise à une évaluation externe avec une périodicité de quatre ans.

La quatrième évaluation, réalisée en 2020/2021, a examiné pour la première fois de façon systématique et approfondie les activités d'enseignement. Cette évaluation approfondie a également abordé les aspects institutionnels et organisationnels en relation avec des activités d'enseignement comme la gouvernance et le contrôle qualité. L'évaluation, qui a fait appel à plus de 35 experts internationaux et étudiants, a été réalisée selon le principe de l'évaluation par les pairs (international peer review).

Les principales recommandations se résument de la façon suivante:

  • Il est nécessaire de faire ressortir davantage l'importance de l'enseignement dans les documents stratégiques de l'UL (stratégie, plan pluriannuel, convention pluriannuelle, …).
  • La mise en place d'un système d'assurance qualité institutionnel et intégré est indispensable. Ce système d'assurance qualité contribuera à
    • maintenir et améliorer la qualité de l'enseignement,
    • étendre les expériences en matière d'accréditations de programmes et préparer le terrain à une accréditation institutionnelle,
    • développer et mettre en œuvre un système de traçage (tracking) des diplômés.

"Les évaluations démontrent que le développement de l'Université justifie les dotations annuelles de l'ordre de quelque 200 millions d'euros qui constituent un véritable investissement dans l'avenir", s'est félicité Claude Meisch.

Le ministre a souligné que le rapport d'évaluation est un élément important pour l'établissement de la prochaine convention pluriannuelle entre l'Université du Luxembourg et l'État, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2022 et qui reprendra certaines des recommandations émises par l'évaluation.

Dans la foulée de l'évaluation externe de l'Université du Luxembourg, le ministre a présenté les projets du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche parfaitement en ligne avec la politique de l'assurance qualité de l'enseignement supérieur: une stratégie nationale de l'enseignement supérieur sera développée, la loi sur l'enseignement supérieur sera révisée et le besoin de formations relevant de l'enseignement supérieur, y compris de formations continues, feront l'objet d'une réflexion au niveau national.

Des données utiles pour tous ces projets proviendront de la National Skills Strategy, une étude réalisée l'OCDE et lancée début juin. Cette stratégie, comprenant e.a. un volet "enseignement supérieur" (formation initiale) et un volet "formation continue et professionnelle", s'inscrit dans le cadre du Skillsdësch, qui réunit périodiquement les partenaires sociaux du pays afin d'analyser l'évolution des différentes activités professionnelles et les besoins en formations adaptées.

Révision de la loi sur l'enseignement supérieur

Dès lors, un projet législatif majeur sera la révision de la loi du 19 juin 2009 portant organisation de l'enseignement supérieur, sur base des expériences acquises. Les modifications envisagées concerneront notamment l'accréditation d'établissements d'enseignement supérieur privés et de leurs programmes de formation. Ainsi, il est proposé de redéfinir la masse critique nécessaire pour fonctionner en tant qu'établissement d'enseignement supérieur accrédité au Luxembourg et de renforcer la cohérence entre les critères de qualité applicables à toute formation diplômante, publique ou privée, relevant de l'enseignement supérieur, délivrée sous le sceau du Grand-Duché de Luxembourg. "À cette fin, l'opportunité de faire partie d'une agence d'accréditation, de préférence en partenariat avec une seule agence reconnue au niveau international, sera évaluée", a expliqué le ministre.

Une protection contre l'usage abusif des appellations, telles qu'"université" ou "établissement d'enseignement supérieur spécialisé", et des titres, tels que "brevet de technicien supérieur", "bachelor", "master" ou "doctorat", est également prévue.

Développement de l'offre des formations continues relevant de l'enseignement supérieur

Afin de répondre aux besoins de l'économie luxembourgeoise, une offre de formation de qualité et "à la carte", offrant des possibilités de renforcement des compétences (upskilling) et de reconversion (reskilling) tout au long d'une carrière professionnelle est indispensable. Dans cette optique, des formations continues et professionnelles certifiantes de courte durée relevant de l'enseignement supérieur revêtiront une importance croissante. Un rôle crucial revient dans ce contexte au University of Luxembourg Competence Centre (ULCC), le centre de gestion pour la formation continue et professionnelle universitaire GIE, instauré en octobre 2018, sous la haute surveillance de l'Université du Luxembourg en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Le centre sera amené à développer son offre de formation universitaire continue en fonction des besoins constatés et, à moyen terme, à s'engager dans la voie de l'émission de certificats sous forme de micro-certificats (micro-credentials). À ces fins, des liens étroits avec les chambres professionnelles (Chambre des salariés, Chambre de commerce) sont indispensables et des discussions seront menées en vue de sonder les pistes pour un éventuel modèle de collaboration. "Adapter l'offre de formations relevant de l'enseignement supérieur aux demandes et besoins d'une société, d'une économie et d'un marché de travail en évolution restera un défi majeur dans les années à venir", a commenté le ministre.

Chiffres clés 2020/2021 de l'enseignement supérieur au Luxembourg

Finalement, le ministre a fait le bilan sur les aides financières attribuées au cours de l'année académique écoulée et a présenté les chiffres clés 2020/2021 de l'enseignement supérieur au Luxembourg.

33.589 étudiants se sont vu accorder une aide financière de l'État, dont 19.898 étudiants résidents et 13.691 étudiants non-résidents. 142,6 millions d'euros d'aides ont été accordés sous forme de bourses et 104,1 millions d'euros sous forme de prêts.

En 2020/2021, le pays d'études préféré des étudiants résidents était l'Allemagne (4.776 étudiants), suivi du Luxembourg (3.989 étudiants) et de la Belgique (3.497 étudiants). Le pays d'études qui connaît, depuis quelques années, la progression la plus remarquable en termes de fréquentation par des étudiants résidents du Luxembourg sont les Pays-Bas. Pour ce qui est du domaine d'études, l'économie reste la matière de prédilection des étudiants. S'agissant du niveau d'études, 13.403 étudiants résidents étaient inscrits au premier cycle menant au bachelor, 5.172 au deuxième cycle menant au master et 289 au troisième cycle menant au doctorat.

Claude Meisch a présenté également les chiffres clés des formations menant au BTS (brevet de technicien supérieur). Dans les 30 formations de niveau BTS proposées en 2020/2021 au Luxembourg, on comptait 889 inscriptions. 330 diplômes BTS ont été délivrés en 2020/2021 – autant que jamais auparavant.

En ce qui concerne l'Université du Luxembourg, 6.783 étudiants de 130 nationalités différentes étaient inscrits pendant l'année académique 2020/2021, ce qui constitue un nombre d'inscriptions quasi inchangé en comparaison avec les trois dernières années académiques.

Communiqué par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

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