Réduire, remplacer et raffiner − promouvoir le principe des 3R dans l'expérimentation animale au Luxembourg

En date du 20 octobre 2022, Paulette Lenert, ministre de la Santé, Claude Haagen, ministre de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, et Claude Meisch, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, ont présidé la conférence scientifique intitulée "Second Luxembourg 3R Symposium". Il s'agit de la deuxième édition d'un symposium national organisé par les instituts de recherche du Luxembourg, le ministère de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, le ministère de la Santé et le ministère de l'Enseignement supérieur dans le but de promouvoir le principe des 3R:

  1. Remplacer (remplacer les recherches où l'on utilise des animaux);
  2. Réduire (diminuer le nombre d'animaux utilisés à des fins de recherche);
  3. Raffiner (améliorer le bien-être des animaux utilisés dans la recherche scientifique).

Ce colloque, auquel ont participé des chercheurs de renommée internationale et des représentants d'associations de protection animale, a été l'opportunité d'échanger sur les progrès scientifiques dans le domaine de l'expérimentation animale, au niveau national et européen, ainsi que sur les meilleures pratiques afin de faire progresser la qualité et l'aspect éthique des projets de recherche menés au Luxembourg. Cette deuxième édition s'est aussi penchée sur un "quatrième R": la reproductibilité des résultats obtenus avec les modèles animaux et l'amélioration de la qualité des données dans la recherche scientifique.

Prix 3R à l'équipe "Environmental Health Group" du Luxembourg Institute of Science and Technology

À cette occasion, la Ligue nationale pour la protection des animaux, "Lëtzebuerger Déiereschutzliga", a également remis un prix récompensant une contribution permettant de réduire, remplacer ou raffiner de façon significative l'utilisation des animaux dans la recherche. Le prix "3R" a été attribué à l'équipe "Environmental Health Group" du Luxembourg Institute of Science and Technology pour le développement de tests in vitro des voies respiratoires humaines, sans recours à des animaux de laboratoire.

Comme l'ont souligné les ministres Paulette Lenert, Claude Haagen et Claude Meisch: "L'objectif du principe '3R' est la suppression progressive de l'expérimentation animale et le remplacement par des méthodes alternatives qui sont scientifiquement validées." Le ministre Claude Haagen précise dans ce contexte que le Luxembourg compte parmi les États membres les plus protecteurs des droits des animaux. L'utilisation des animaux à des fins cosmétiques ou pour le développement des produits du tabac y est en effet strictement interdite et la recherche scientifique dans le pays se limite à la recherche fondamentale et utilise exclusivement des poissons-zèbres, souris et rats.

Le principe des 3R dans l'expérimentation animale au Grand-Duché

Force est de constater que l'expérimentation animale à des fins scientifiques est strictement réglementée au Grand-Duché du Luxembourg et est fondée sur le principe des 3R. Cela signifie que les projets de recherche utilisant des modèles animaux sont soumis à un contrôle rigoureux tout au long du projet. Pour chaque demande d'autorisation, les services compétents du ministère de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, en étroite collaboration avec les services compétents du ministère de Santé, examinent si l'utilisation des animaux est justifiée et si le projet est conçu de manière à garantir des conditions respectant le bien-être des animaux. Lorsqu'une méthode alternative est disponible, les modèles animaux doivent impérativement être remplacés.

À l'heure actuelle, il n'est pas encore possible de baser tous les travaux de recherche uniquement sur des méthodes alternatives. Le recours aux modèles animaux est toujours nécessaire dans de nombreux cas, notamment lorsque les mécanismes biologiques impliqués sont encore mal compris. Cependant, au Luxembourg, la communauté scientifique est très impliquée dans le développement de méthodes alternatives avec des projets à long terme comme le développement d'organoïdes, des cultures cellulaires en 3D qui permettent de mieux étudier les différents organes du corps humain. Des efforts particuliers sont menés au Grand-Duché pour créer et améliorer des modèles in vitro des poumons, de l'intestin et du cerveau, pour lesquels des brevets sont déposés ou en préparation. La communauté scientifique du Luxembourg s'efforce aussi à remplacer les réactifs d'origine animale par des alternatives non animales.

De plus, les chercheurs, vétérinaires et techniciens travaillent constamment afin de réduire le nombre d'animaux utilisés et de raffiner les protocoles. Parmi les projets prometteurs présentés lors du symposium, on relève le recours à un suivi automatisé des cages qui facilite l'élevage des souris et améliore leur bien-être, ainsi qu'une collaboration systématique entre biologistes et biostatisticiens qui garantit que chaque nouvelle étude soit conçue de manière à être fiable et reproductible, et qui minimise ainsi le nombre d'animaux de laboratoire nécessaires sur le long terme.

Pour le gouvernement luxembourgeois, il est essentiel de réduire l'utilisation des animaux à des fins scientifiques au strict nécessaire et de respecter leur bien-être tout en garantissant des résultats scientifiques de qualité.

Communiqué par le ministère de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural / ministère de la Santé / ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

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