Bilan de la législature 2018-2023 et actualités du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

À l'occasion de la rentrée académique 2023/2024 en date du 28 septembre 2023, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Claude Meisch, a présenté le bilan de la législature 2018-2023 ainsi que les principales actualités dans les domaines de l'enseignement supérieur et de la recherche.

©MENEJ (de g. à dr.) Christiane Huberty, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; Léon Diederich, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; Claude Meisch, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; Romain Martin, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
(de g. à dr.) Christiane Huberty, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; Léon Diederich, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; Claude Meisch, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; Romain Martin, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

I) Les principaux accents dans l'enseignement supérieur

Cohérence, consolidation, diversification, valorisation et assurance-qualité: tels sont les maître-mots des travaux réalisés et des nouveautés proposées dans le domaine de l'enseignement supérieur au cours des 5 dernières années.

1) Une nouvelle loi sous le signe de l'assurance qualité et de la cohérence

En effet, en cohérence avec le programme gouvernemental, une nouvelle loi ayant pour objet l'organisation de l'enseignement supérieur a été votée par la Chambre des députés en juillet 2023 et est entrée en vigueur en date du 15 septembre 2023. Elle vise à remplacer la loi du 19 juin 2009 portant organisation de l'enseignement supérieur et donc à définir le cadre général de l'enseignement supérieur au Luxembourg. Ce dernier comprend les programmes d'études accrédités menant au brevet de technicien supérieur (BTS), offerts par les lycées, les programmes d'études offerts par l'Université du Luxembourg et les programmes accrédités offerts par les établissements d'enseignement supérieur spécialisés accrédités.

Un nouvel aspect important de cette loi est la protection des appellations (telles qu''université' ou 'établissement d'enseignement supérieur spécialisé') et des titres (tels que BTS, bachelor, master, docteur/doctorat) visant à faire en sorte que seuls des établissements et des programmes reconnus par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) puissent utiliser les titres et appellations en question. Dans ce contexte est introduit également le grade de "docteur en médecine", qui est conféré aux détenteurs d'un diplôme d'études spécialisées en médecine de l'Université du Luxembourg.

En ce qui concerne les programmes menant au BTS, le modèle du BTS en alternance, alternant enseignement théorique au lycée et stages en milieu professionnel, a été ancré dans la loi. Par ailleurs, tous les stages faisant partie intégrante d'un programme d'études d'une durée minimale de quatre semaines tombent désormais sous la loi du 4 juin 2020 portant modification du Code du travail en vue d'introduire un régime de stages pour élèves et étudiants, et doivent donc être indemnisés. En même temps, les exceptions existantes pour les stages dans le cadre des études menant à des professions réglementées sont abolies.

Pour ce qui est des établissements d'enseignement supérieur spécialisés, ceux-ci peuvent, dans le contexte de la nouvelle loi, offrir des formations accréditées menant au grade de bachelor et de master. Afin de renforcer la cohérence du dispositif national de l'enseignement supérieur, bon nombre de dispositions relatives à la mise en œuvre de ces programmes ont été alignées sur les dispositions afférentes de la loi du 27 juin 2018 ayant pour objet l'organisation de l'Université du Luxembourg.

Dans la même optique, toutes les demandes d'accréditation, que ce soit pour les formations de BTS ou les programmes d'études offerts par des établissements d'enseignement supérieur spécialisés, sont désormais évaluées par une même agence d'assurance qualité, à savoir l'agence néerlandaise-flamande NVAO.

"Cette loi, avec laquelle nous avons réalisé un point important du programme gouvernemental 2018-2023, est un élément essentiel pour assurer à long terme la qualité et la cohérence du système d'enseignement supérieur luxembourgeois", a commenté le ministre.

2) Une offre diversifiée de formations d'enseignement supérieur répondant à des besoins sectoriels spécifiques

Claude Meisch est ensuite revenu sur la création de nouvelles formations à l'Université du Luxembourg dans des secteurs affichant des besoins en personnel spécifiques.

Ainsi, depuis cette rentrée académique, l'Université du Luxembourg offre un bachelor en formation pédagogique. "Ce nouveau parcours de formation permet à un plus grand nombre d'étudiants de se lancer dans la profession d'enseignant du fondamental et de lutter ainsi contre la pénurie de personnel enseignant au Luxembourg", a souligné le ministre.

De nouveaux programmes ont également été lancés pour les études de médecine: en 2020 a été élaboré le cadre législatif pour la mise en place de trois programmes d'études spécialisées en médecine (médecine générale, oncologie médicale et neurologie) à l'Université du Luxembourg. La même année a été lancé le bachelor en médecine.

Dans le domaine des professions de santé, 4 bachelors en sciences infirmières spécialisées (infirmier en anesthésie et réanimation; infirmier en pédiatrie; infirmier psychiatrique; ATM chirurgie) ont été lancés cette année. En septembre 2024, l'offre dans ce domaine sera élargie avec un bachelor infirmier en soins généraux, un bachelor sage-femme et un bachelor assistant technique médical de radiologie.

Un autre type de formation d'enseignement supérieur dont l'offre a été sensiblement diversifiée ces dernières années, est le brevet de technicien supérieur (BTS). Alors qu'en 2010, 10 programmes de BTS ont été offerts, le nombre de programmes a progressivement augmenté – en 2018, on en dénombrait 29 – pour atteindre 38 formations BTS à la rentrée 2023.

"De par sa polyvalence – le BTS prépare directement aux besoins du marché du travail tout en permettant à certains diplômés de poursuivre leurs études au niveau bachelor – ces formations contribuent à notre objectif de qualifier toujours plus de personnes et de les préparer aux besoins et aux défis du marché du travail d'aujourd'hui et de demain", a souligné Claude Meisch.

3) Soutien aux étudiants – réactivité en temps de crise

Sous le volet de la vie étudiante, le ministre a abordé les différentes adaptations de l'aide financière pour études supérieures.

Face aux impacts importants de la pandémie de COVID-19 (cours et stages annulés, examens reportés, enseignement à distance), qui ont ralenti la progression d'un certain nombre d'étudiants, le gouvernement a adapté à 3 reprises (2020, 2021 et 2022) la loi sur les aides financières pour études supérieures pour augmenter le nombre de semestres dits "bonus" pendant lesquels l'étudiant peut bénéficier de bourses d'études dans chaque cycle et pour reculer le contrôle de la progression au niveau du bachelor (1er cycle).

"En réaction à la crise énergétique et l'augmentation générale des coûts de la vie, ayant évidemment aussi un impact sur les étudiants, nous avons également réagi de manière conséquente et nous avons décidé, dans le cadre de l'accord suite aux réunions du Comité de coordination tripartite en avril 2022, une enveloppe supplémentaire de 10 millions d'euros pour les aides financières, mesure qui s'est appliquée dès la rentrée 2022 en outre des deux tranches indiciaires appliquées", a rappelé Claude Meisch.

4) Information et services aux étudiants – innovation et digitalisation

Face à une offre de programmes d'enseignement supérieur de plus en plus vaste et un paysage de l'enseignement supérieur par conséquent de plus en plus complexe, l'information des jeunes avant et pendant leurs études devient de plus en plus importante. C'est la raison pour laquelle le Service information études supérieures du MESR, qui informe les élèves et les étudiants via ses publications et son site Internet, par courrier et par téléphone et bien sûr aussi en personne, assure, depuis mai 2021, une permanence à la Maison de l'orientation.

Dans le souci d'un meilleur service aux étudiants et du public en général, deux nouveaux sites du ministère www.mengstudien.lu (informations pour étudiants) et www.mesr.gouvernement.lu (site officiel du ministère) ont été lancés également en 2021.

Une autre amélioration en matière d'efficacité et de rapidité de service concerne la procédure de demande de l'aide financière pour études supérieures. Celle-ci est désormais entièrement digitalisée et peut être réalisée via MyGuichet. Depuis 2021/2022, les demandes sans Luxtrust ni eID sont également possibles, ce qui a fait en sorte qu'à ce jour, 100% des demandes sont traités par voie digitale.

Depuis décembre 2021, il est également possible de demander l'inscription d'un diplôme étranger de l'enseignement supérieur au registre des titres (reconnaissance académique) via Guichet.lu.

Claude Meisch a également présenté le concept de la Foire de l'étudiant 2023, dont le volet en présentiel se déroulera les 26 et 27 octobre 2023 (de 9 à 19 heures le jeudi et de 9 à 17 heures le vendredi) au Campus Belval et réunira 120 exposants provenant de 16 pays différents, principalement des représentants d'universités et d'établissements d'enseignement supérieur ainsi que des associations et cercles d'étudiants. Les visiteurs auront en outre la possibilité de participer à des conférences sectorielles. En plus de ce volet présentiel, la plateforme digitale www.studentefoire.lu, disponible du 18 octobre 2023 au 5 janvier 2024, permettra aux élèves et aux personnes intéressées de consulter une panoplie de matériaux d'information mis à disposition par les exposants présents à la Foire et par 88 exposants additionnels, présents uniquement via la plateforme digitale.

"La pandémie a également présenté de nouveaux défis pour la Foire de l'étudiant, organisée chaque année par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en étroite coopération avec l'ACEL", a souligné le ministre. Alors qu'en 2019, la foire a encore eu lieu en présentiel, l'édition 2020 a dû être organisée de manière purement numérique. En 2021, il était possible d'organiser la foire sous forme hybride, avec une journée de rencontre en présentiel qui a complété l'offre digitale. "En 2022, nous avons pu retourner au modèle sur 2 jours en présentiel, complété par une offre numérique, tout en changeant de lieu. Avec le campus de Belval, les visiteurs ont eu la possibilité, tout en s'informant, de se faire une première impression d'une université et d'un campus universitaire. Et l'avis des visiteurs était quasi unanimement positif."

Comme de coutume à l'occasion de la rentrée académique, le ministre a également présenté les chiffres clés de l'enseignement supérieur de l'année académique écoulée. En ce qui concerne les aides financières de l'État pour études supérieures, 32.170 étudiants se sont vu accorder une aide financière de l'État au semestre d'hiver et 29.513 au semestre d'été. 159,5 millions d'euros d'aides ont été accordés pour l'année académique 2022/2023 sous forme de bourses et 118,8 millions d'euros sous forme de prêts. L'Allemagne est resté le pays d'études préféré des étudiants résidents (4.560 étudiants), suivi du Luxembourg (4.050 étudiants) et de la Belgique (3.463 étudiants). En ce qui concerne l'enseignement supérieur au Luxembourg, 834 étudiants étaient inscrits dans les 36 formations de niveau BTS proposées en 2022/2023. L'Université du Luxembourg comptait 6.098 étudiants de 127 nationalités différentes.

II) Les principales évolutions dans le domaine de la recherche

Enfin, Claude Meisch a présenté les principales évolutions dans le domaine de la recherche pour la période 2018-2023, avec notamment la mise en place de la stratégie nationale de la recherche et de l'innovation dont le fil rouge peut se résumer avec les mots-clefs priorisation, coordination, excellence et promotion du développement socio-économique du pays.

Cette stratégie, adoptée fin 2019, dresse le cadre général permettant à l'écosystème scientifique luxembourgeois de se développer de manière ciblée tout en contribuant à faire du Luxembourg, à l'horizon 2030, une société de la connaissance durable, diverse et numérique. À cette fin, la stratégie définit quatre grands domaines prioritaires de recherche, qui revêtent une importance particulière pour le développement sociétal, écologique et économique du pays: transformation industrielle et des services, développement durable et responsable, santé personnalisée et éducation du 21e siècle.

Depuis 2019, la stratégie est constamment adaptée grâce à un groupe de coordination composé de représentants du MESR, du Fonds national de la recherche (FNR), de l'Université du Luxembourg et des trois instituts de recherche publics.

L'incidence de ladite stratégie était immédiatement tangible: l'appel CORE 2020 du FNR, aligné sur les nouvelles priorités de la stratégie, a connu un nombre record de dossiers soumis de très grande qualité. "Le succès de cet appel était une première confirmation de la pertinence des domaines prioritaires retenus", a déclaré le ministre.

Dans le cadre de stratégie nationale de la recherche et de l'innovation fut également lancé le programme des "National Centres of Excellence in Research" (NCER). Les projets NCER sont organisés autour d'une mission présentant un intérêt sociétal important, et se caractérisent par un haut niveau scientifique et par leur alignement et leurs collaborations interdisciplinaires et intersectorielles. Ce concept est basé sur le projet pilote NCER-Parkinson Disease, projet ayant connu un grand succès, arrivé à terme cette année. Deux NCER, le NCER in Financial Technologies et le NCER Clinnova (projet du domaine de la santé personnalisée), ont entamé leurs travaux au printemps 2023, deux autres NCER en matière de transition énergétique respectivement de l'éducation du 21e siècle sont actuellement en cours d'élaboration.

En vue d'une extension des infrastructures de de recherche du pays, la plateforme nationale d'échange de données (PNED) fut lancée mi-2023. Celle-ci vise à permettre l'utilisation secondaire de données provenant du secteur public à des fins d'intérêt public, tout en mettant l'accent sur la protection des données. Les membres fondateurs de ce GIE sont, outre l'État, le Luxembourg Institute of Health (LIH) et le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER). Mentionnons également qu'en 2023, le Luxembourg Media and Digital Design Centre GIE (LMDDC) a démarré son fonctionnement opérationnel. Il s'agit d'une infrastructure commune pour l'innovation dans le domaine de la numérisation de l'éducation (université, formation continue, école) qui est supposée bénéficier en priorité aux acteurs publics et créer ici des effets de synergie.

Côté législatif, en vue d'une meilleure cohérence de la gouvernance des trois centres de recherche publics, la loi du 3 décembre 2014 ayant pour objet l'organisation des centres de recherche publics a été adaptée par la loi du 7 juin 2023.

Parmi les points forts des instituts de recherche pour la législature 2018-2023, le ministre a enfin cité la création imminente du nouveau centre interdisciplinaire en systèmes écologiques de l'Université du Luxembourg ainsi que la création de l'European Space Resources Innovation Centre (ESRIC) en tant que nouveau département du Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST). Ce dernier fait partie du Space Campus, un nouveau site de recherche et d'innovation, implanté entre autres sur le campus de Belval.

Le ministre est également revenu sur la décision du gouvernement d'intégrer les activités et le personnel de l'Institut Max Planck Luxembourg de droit procédural réglementaire international et européen à l'Université du Luxembourg et la volonté du gouvernement de poursuivre la consolidation de la gouvernance de la recherche au Luxembourg selon le modèle luxembourgeois qui se caractérise par une étroite coordination et coopération entre les acteurs de la recherche publique.

Pour terminer, Claude Meisch a insisté sur l'implication remarquable de la recherche luxembourgeoise pendant la crise de COVID-19. Ainsi, le LIH, sous la coordination du MESR et en collaboration avec le ministère de la Santé, a lancé le LST (Large scale testing). Le LST, initié par le LIH, ainsi que les simulations de l'évolution de l'épidémie par l'Université du Luxembourg, le monitoring des quantités virales dans les stations d'épuration par le LIST, l'analyse de l'impact socio-économique de COVID-19 par le LISER, coordonnés par la Taskforce Research Luxembourg et le gouvernement, ont contribué à faire du Luxembourg le pays avec, selon une étude de l'OCDE, une gestion de crise des plus efficaces et, selon une étude Nature-OMS, le taux de mortalité le plus faible au sein de l'UE. "Ces résultats, de même que les résultats de nos projets de recherche dans bien d'autres domaines montrent que le Luxembourg a pu cimenter sa position sur la carte internationale de la recherche, mais surtout aussi que recherche et innovation ne sont pas des fins en soi, mais peuvent apporter une plus-value directe à toute la société et au pays", a conclu Claude Meisch.

III) Budget enseignement supérieur et recherche publique

  • Au cours de la présente législature, le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche est passé de 460 à 625 millions d'euros, soit 165 millions d'euros supplémentaires par an, ou une augmentation de 36% sur 5 ans.
  • En matière de bourses pour étudiants, le budget est passé de 115 à 160 millions d'euros, ce qui correspond à une augmentation de 45 millions d'euros par an, ou de 39% endéans 5 ans.

Pour l'Université du Luxembourg, le budget est passé de 160 à 234 millions d'euros, ce qui équivaut à 74 millions d'euros de plus par an, ou à une augmentation de 46% d'augmentation de 5 ans.

Communiqué par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

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